Comme tu l’as constaté, l’incontournable machine à surconsommer de Noël a été lancée dès le mois de novembre… J’avais commencé à rédiger ce billet en mode coup de gueule, très en réaction à la colère et à l’impuissance que j’éprouve en observant la manière dont chaque année l’injonction d’acheter se met à l’œuvre.

Puis, je me suis ravisée et j’ai décidé de ne pas poursuivre, car j’ai senti que les pensées et les mots qui jaillissaient n’étaient ni inspirants ni constructifs !

J’ai donc stoppé mon plaidoyer et comme malgré tout je ne peux pas m’empêcher d’en parler un peu (!), je me suis dit que j’allais plutôt lancer une invitation 😇.

Revenir à soi et poser un autre regard sur les fêtes

Tu es peut-être en train de réfléchir à ce que tu vas faire comme cadeaux ou de te demander si tu as vraiment envie d’en faire ?! 

Alors pourquoi ne pas se poser pour mettre de l’attention sur tout ça, sur l’impact de nos actes d’achat (de biens matériels ou de nourriture) et reprendre du pouvoir dessus ?

Même si tu as déjà fait tes cadeaux, ce n’est pas un problème, puisque tous les prétextes sont bons pour partir en exploration 😀

Donc mon invitation est de profiter de ce Noël pour revisiter notre manière de faire au regard de ce que l’on sait : nos modes de vie et de consommation doivent changer, c’est un fait incontournable et urgent ! (Tu peux consulter cette super synthèse du dernier Rapport du GIEC par Bon Pote)

Pour rappel : modifier notre mode de consommation est un des leviers d’action que nous avons à portée de main pour agir sur le changement climatique et les émissions de CO2.👌💰

Revenir à soi, ressentir, s’écouter

À partir de là qu’est-ce qu’on choisit de faire ? 

L’idée n’est pas de boycotter Noël, mais plutôt de s’interroger sur ce que l’on a envie de vivre pendant ces fêtes de fin d’année. Regarder ce qui se joue avec de nouvelles lunettes, en y mettant plus de conscience et de présence : 

  • quel sens ces fêtes ont-elles pour moi et qu’est-ce que j’ai envie de célébrer ?
  • quelles sont les valeurs que j’y rattache ?
  • qu’est-ce qui est essentiel pour moi et comment y revenir éventuellement ?
  • comment ai-je envie de prendre soin de moi et des autres ?
  • qu’est-ce que ça veut dire pour moi d’être avec les autres et de partager, en dehors de l’acte d’offrir un bien matériel, dans la simplicité ?

Et aussi, de nous questionner sur notre rôle dans le système de sur-consommation, sur nos choix et commencer à expérimenter le changement : 

  • est-ce que j’ai envie de continuer à suivre les injonctions de la société de croissance industrielle ?
  • est-ce que j’ai envie d’être plus en accord avec mes valeurs et avec ce qui me semble juste au regard de ce dont j’ai conscience ?
  • qu’est-ce que je choisis de faire de mon argent et à qui je le donne ?
  • qu’est-ce que j’achète (d’où ça vient, comment c’est fabriqué) ?
  • comment j’achète et quels canaux j’utilise (commerces de proximité, artisans, mastodontes du commerce en ligne…) ?
  • quel sens ça a pour moi d’offrir des cadeaux à ce moment-là ?

Une petite parenthèse…

J’ai utilisé plusieurs fois le mot conscience et je ressens le besoin de dire quelques mots sur les prises consciences qui est un vaste sujet.

Derrière nos prises de consciences qui sont liées à l’état de notre Monde, il y a toujours des états émotionnels intenses et fortement déstabilisants qui sont désormais clairement nommés, comme l’éco-anxiété ou la solastalgie 🌍  (j’y reviendrai dans d’autres billets).

L’état de lucidité dans lequel cela nous plonge a un coût (et un goût) désagréable, mais nécessaire pour pouvoir franchir différentes étapes et passer de l’état de sidération, de déni ou de fuite, à celui du rétablissement qui permet de trouver son propre chemin vers l’action.

Pour franchir ces étapes, c’est très important de pouvoir s’ouvrir à soi en s’autorisant à prendre du temps pour ressentir, accueillir sa douleur pour le Monde, réfléchir, partager et être doux avec soi-même.

C’est un chemin sinueux, avec des hauts et des bas, qui nous demande de faire des deuils, on ne peut pas se le cacher. 

Mais là où c’est enthousiasmant, c’est qu’il y a en nous (individuellement et collectivement) des espaces immenses de projection et de créativité, et de nombreux domaines dans lesquels nous pouvons agir et nous transformer.🙋🙋‍♀️

Yannick Roudaut (prospectiviste et ancien spécialiste des marchés financiers), que j’ai énormément de plaisir à écouter et lire, dit que l’on ne peut pas présupposer du futur, mais que par contre, comme l’Histoire nous l’enseigne, des évènements imprévus peuvent surgir et faire tout bifurquer de manière inattendue !

C’est là où nos utopies et nos intentions, ainsi que notre ouverture à de nouveaux récits pour le futur ont toute leur importance. Selon lui, « pour que l’improbable surgisse et que l’inattendu devienne une réalité, il faut nourrir nos intentions » pour le Monde avec amour. C’est grâce à ça qu’elles peuvent commencer à exister pour qu’un autre futur puisse se concrétiser 💫.

Voir ces fêtes comme un “ terreau fertile ” et inspirant

Pour chacun d’entre nous, cette période de l’année a une coloration et un sens différent, qu’on choisisse de la vivre en famille, en petit comité ou en solo, avec des repas, des goûters ou des soirées pyjamas devant un bon film. 

Quelle que soit l’option, mon invitation est de profiter de ce moment-là comme d’une occasion pour revenir à soi et prendre de la hauteur, mais pas du tout en mode “bonnes résolutions” de début d’année !

Non, l’idée est plutôt de se réapproprier les choses : se demander de quoi on a vraiment envie pendant cette période, comment la mettre à notre « sauce », sans se sentir obligé de quoique ce soit. Faire des choix pour vivre ces fêtes d’une manière qui nous rapproche de nous-même et des autres et qui soit au service de l’être et de la qualité de l’expérience.

Prendre ce temps pour…

S’autoriser à faire bouger les lignes de ce qui nous semble immuable ou lourd, et auquel on peut être parfois soumis sans s’en rendre compte.

S’autoriser à sortir du cadre et des croyances dont la société de croissance nous assomme depuis des décennies : « je consomme = j’existe », « je consomme = je suis heureux », etc.

Apprécier la rareté, savourer l’instant, partager, retrouver du sens et retirer de la joie de cette simplicité.

Regarder comment se mettre en mouvement pour voir concrétiser les choses qui nous tiennent à cœur pour nous et pour le Monde.

Faire un bilan de ce qu’il s’est passé pour nous pendant cette année et de ce qui est présent à ce jour. Accueillir avec amour aussi bien les aspects sombres que lumineux : qu’est-ce que j’ai traversé, qu’est-ce qui a été difficile, qu’est-ce qui m’afflige ou m’attriste, qu’est-ce qui me bloque et me coupe de mon énergie, qu’est-ce qui a été simple à réaliser, qu’est-ce qui me met en joie, me stimule, m’enchante, qu’est-ce que j’ai appris de moi, qu’est-ce qui me boost et m’aide à agir ?

Célébrer tout ce que l’on a accompli et dépassé, ce que l’on a abandonné de nos anciens systèmes, ce que l’on a lâché, ce à quoi on s’est ouvert, les pas (petits ou grands) que l’on a fait vers soi.

Pierre Rabhi, à qui je dois beaucoup dans mon cheminement, disait : « Il nous faudra répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de produire et de consommer jusqu’à la fin de nos vies, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »

C’est pour cela que cette période peut-être une belle occasion de revenir à soi, à ce qui est essentiel, à ses valeurs, au sens que l’on a envie de donner à nos actions et à l’impact que l’on souhaite avoir autour de nous.❤️

Une ouverture à la résilience et la transformation !🌱

Et toi, qu’est-ce que cette lecture t’inspire ?

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L’utopie n’est pas l’irréalisable, c’est l’irréalisé !

Commencer à se mettre en mouvement


Crédit photo : Boligan